Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Crotte du morning
21 septembre 2014

10# les facettes de la défonce

Voilà plus de 15 ans que je fume de la marijuna et cela pourrait bien continuer jusqu'à la fin de ma vie, ou jusqu'à ce que j'ai une maladie trop grave qui m'oblige à arrêter de m'en administrer. 

On pourrait dire que c'est une véritable histoire d'amour, avec des hauts et des bas, mais je pense qu'on peut plutôt parler de passion. Une véritable passion avec toute la force et le bien-être qu'elle procure, et tout le mal et la destruction qu'elle fait aussi. 

Le rapport à la drogue a des constantes mais également beaucoup de variations au fil du temps.

Les début commencent souvent par une lune de miel; avec la marijuana je dirais que j'ai plusieurs lunes de miel par an. Des périodes où l'herbe est particulièrement bonne, où la vie avec est belle, prend des airs de songe éveillé, les idées flottent dans l'air, les problèmes ont des angles arrondis, on flotte dans la joie et la sensualité au quotidien, on se lève heureux avec l'envie de recommencer, pourquoi pas, la vie est belle alors profitons-en. 

Quand j'écris "l'herbe est bonne", je ne parle pas de la qualité de la plante et de son produit, car ces paramètres sont pour moi gérés depuis longtemps. Je parle tout simplement de l'humeur personnelle et de la physiologie du moment qui feront varier l'effet.

Car si les bons moments existent et poussent à nous y accrocher, il y a aussi tout un dégradé de sensations plus ou moins agréables qui peuvent survenir, allant jusqu'au bad trip ou dans mon cas, jusqu'à la crise d'angoisse physique qui nécéssite parfois l'urgence de la camisole chimique d'un anxiolitique ou de parler à quelqu'un de rassurant. Ces moments de dégradation ultime ne sont pas forcémment entièrement dûs à la drogue, mais la drogue les amplifie très certainement. Les sensations affreuses de la panique qui envahit le corps sont complétées par celles de la honte d'être une personne qui ne se gère pas , un impotent, un handicapé, un malade, un poids pour la société, ainsi que pour les gens qui nous aiment. 

Toucher le fond a le bénéfice d'être rarement mortel (personnellement ça ne m'est jamais arrivé) et de ne laisser que l'option de rebondir. Ces révolutions sont aussi bénéfiques sur le long terme, aussi m'y suis-je habitué et les accueille désormais avec une certaine joie. Elles m'ont appris à essayer d'être le plus honnête possible, avec les autres mais aussi avec moi-même, à ne pas avoir honte d'être fragile, à affronter mes peurs.

Car l'origine de tout ça, chez moi, c'est bel et bien la peur, ou les peurs, peurs complexes et enchevêtrées ci et là dans mon esprit, prenant racines dans mon passé ou qu'en sais-je encore; certaines de ces peurs désamorcées au cours de ma vie, d'autres sont apparues, et même si globalement elles ont tendance à s'atténuer, elles pèsent lourd sur ma destinée.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité