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Crotte du morning
29 octobre 2014

#13 ma biographique musicale

ENFANCE (1980 - 1991)

Mon rapport à la musique a dû commencer vers 10 ans, en jouant avec les CD de mon père et les walkman de mes copains. Le walkman : invention merveilleuse qui permet non seulement d'écouter de la musique au casque, mais en plus n'importe où dehors. Mes parents m'en ont rapidement offert un, et j'ai eu ma première cassette copiée : Jive Bunny, le CD compil de vieux rock d'un copain dont la couverture avait tout pour plaire à un enfant comme moi. Je l'ai recopiée au crayon de couleur. La musique était terriblement entraînante. La première fois que j'ai chaussé le walkman avec cette musique, c'était dans le grand fauteuil en cuir chez ma grand-mère. Je partais dans le cosmos.

Jive bunny - The Album - 01 - Swing the Mood

Ensuite, les CD de mon père me fascinaient à cause de leur couleur pétrole miroitante ,et le CD compil SYnthétiseur 2 se prêtait particulièrement bien à cette vision futuriste. L'electronique sonnait déjà plus juste et plus parfaite que le reste.

 

Rainman Theme - Hans Zimmer; Covered by Ed Starink - Synthesizer Greatest Volume 2

 

 LES GUITARES ELECTRIQUES (1991 - 1996)

C'est plus tard que la musique a pris une dimension sociale, en arrivant au collège. Je ne connaissais personne, mais les mecs cools écoutaient du heavy metal. C'était Ahmed, le redoublant, également le seul arabe de ma classe de 6eme à Epinal, qui nous a tous initié. Il portait un bombers avec une image Iron Maiden brodée dessus. Tout les mecs s'y sont mis, moi aussi, à noël je portais déjà une veste en jeans avec les écussons de circonstance. Et personne ne m'a pris pour un imposteur, au contraire, j'ai été accepté parmi les cool. Et plus je l'écoutais, plus j'aimais vraiment sincèrement cette musique. Les posters ont commencé à fleurir dans ma chambre, mes fringues étaient noires ou grunge, mes cheveux s'allongeaient.

Le son des guitares electriques était absolu question energie. J'ai commencé à éplucher les groupes, de plus en durs : Metallica, puis Guns, et enfin Nirvana pour finir avec le noise des vieux Sonic Youth. Parallèlement je découvrais les sons psychedeliques des 70s avec Pink Floyd, Yes ...

Au debut je n'ai pas aimé ce CD "confusion is sex" de Sonic Youth tellement je le trouvais dissonnant et malsain ; bien que je l'avais acheté car annoncé comme faisant partie des influences de Nirvana, je le trouvais bien loin du son chaud et entrainant du groupe de Kurt Cobain...

Ce n'est que plus tard, alors que je tournais un film d'horreur avec mes cousines au camescope, que j'ai cherché une bande son horrible et j'ai retrouvé ce CD dont le son convenait parfaitement .. Et a force de l'écouter en faisant le montage au magnetoscope, j'ai fini par l'adorer. Je l'adore encore aujourd'hui (c'est rare)

Sonic Youth - Confusion Is Sex & Kill Yr. Idols (Full Album)

S'en est suivi tout un tas de groupes plus ou moins cool, allant pencher côté fusion / hardcore (Rage Against the Machine, puis plus tard, Korn) et finir en death (ou black, je sais jamais) (Opeth).

Entre temps mon pote Tom, dans la même mode lui aussi, s'était mis à la guitare et avait eu la chance d'avoir une guitare electrique. J'essayais chez lui mon premier instrument (hormis le piano de ma grand mere, dont j'ai toujours cru savoir jouer étant enfant) mais surtout la première pédale de distorsion. Peu après j'en parlais à ma mère et à ma grande surprise elle avait l'air plutôt motivée à ce que j'aprenne la guitare. Mais une guitare classique d'abord. J'ai eu ma guitare electrique plus tard, en récompense d'un séjour linguistique à Londres (génial en passant) j'étais vraiment gâté et même à l'époque cela me surprenait, je pensais qu'une guitare electrique était beaucoup trop luxueux pour moi. Parallèlement j'avais promis de prendre des cours, ce que j'ai fait pendant 2 ou 3 ans.

J'ai abandonné officiellement la guitare lorsque, après avoir vraiment travaillé, je m'averais incapable de chanter en même temps que je jouais, incapable de désynchroniser ma voix et mes mains; c'était pourtant mon objectif et cette répétition avec mon pote Damien et un batteur à la MJC devant quelques personnes m'a convaincu d'être une casserolle. Trop timide pour insister, la carrière de guitare hero me filait entre les doigts.

L'ELECTRONIQUE : DECOUVERTE (1996 - 2002)

Ma guitare ne servait plus qu'à faire du shoegaze (j'ignorais le mot à l'époque) avec mes potes après avoir fumé des tonnes de ganja quand j'ai découvert le magasine PC TEAM et son CD (il n'y avait pas internet à l'époque). Ce CD contenait dans un petit dossier des modules de musique composé par des lecteurs contributeurs, ainsi que quelques logiciels pour s'y mettre, tel que Fast Tracker 2. Ce que je fis sous le sobriquet intelligent "dj pingu" (je trouvais ça extraordinairement hilarant à l'époque, j'ai aujourdh'ui du mal à saisir pourquoi, mais je crois que c'est parce que la particule "dj" à l'époque sonnait particulièrement élitiste, ce qui n'est vraiment plus le cas aujourd'hui ...) (de plus je n'étais pas du tout dj)

Un exemple de morceau qu'on trouvait sur le CD

Satellite One by Purple Motion

Rapidement j'envoyais mes morceaux au magasine qui s'est mis à les publier. Là, j'ai commencé à correspondre avec les autres zikos par le biais de disquettes qui arrivaient par la poste, une fois sur deux elles étaient niquées et inutilisables, mais on continuait. C'est alors que l'un d'entre eux, Maxime, plus âgé et raisonnablement bon, crût en moi et se mit à me donner des vrais cours de musique par correspondance : autant dans l'écriture que dans la technique, il en profitait au passage pour filer quelques tuyaux rassurant pour traverser la douloureuse adolescence qui me torturait alors.

Après lui avoir exprimé ma gratitude infinie, nous avons coupé le contact alors que je me mettais, à son désarroi, à faire de la techno répétitive et "ruminatoire" comme il disait. Pour lui ce procédé musical était "de la triche", "de la masturbation de cerveau" comme dira plus tard une amie chinoise intelligente.

Mais pour moi, c'était plus que ça, c'était la quintescence : la techno m'apparaissait parfaite car enlevait tout le superflu dans la jouissance musicale : on prend le meilleur moment avec la meilleure qualité sonore et on se le  repasse en boucle, rien de tel pour partir en transe, et la transe était pour moi l'état absolu de l'écoute musicale, mieux qu'une écoute, c'était VIVRE la musique.

Mes copains écoutaient eux aussi majoritairement du métal en 1995, donc j'écoutais de la techno en cachette sur Fun Radio.  Puis j'achète des platines. La magie du vinyl, premier instrument de l'electronique. Je continue de composer des choses de plus en plus expérimentales et bruyantes, inspirés par certain morceaux clés particulièrement fous, comme Aphex Twin, Venetian Snares, Prodigy ou encore des disques comme ça :

Beroshima - We Who Are Oppressed (Acid Orange 020 - New Classics - A2)

Ma première rave fut une fête de la musique, sur la place de la ville de Nancy ou j'habitais, des jeunes mecs passaient du hardcore. J'ai dansé comme un taré, si bien que ma copine Lina qui m'acroisé, a cru que j'avais pris de la drogue. Je pense que j'étais à peine saoul, mais danser m'avait complètement transfiguré. J'ai atteint la transe ce jour là.

Puis je bouge à Paris ...

Je découvre l'Electro issue de Kraftwerk puis de Détroit et tombe amoureux. Je collectionne les vinyls, mais seul car n'ayant pas d'ami à Paris pour sortir, je ne vais jamais en boîte, je ne connais pas ce monde. Je connais juste internet et je collectionne les Adult., Dopplereffekt, Legowelt, I-F ... 

I-f - Superman (Live At De Bruine Planeet)

 

Mais je suis à Paris et il faut que je m'intégre, les clubs ne me font pas rêver, et c'est vers la free party et ses drogues que mon regard se tourne. Après en avoir rêvé pendant des années, je rencontre des gens (principalement Laure avec qui nous vivrons ensemble un petit moment) et commencer à aller dans des vraies free-party, avec de l'extasy et tout. Une période plus socio-psychotropique que réellement musicale, même si le crachin épais du hardcore sur les sound-system de mon premier teknival (et premiere teuf) sur des falaises en espagne me laissera un souvenir indélébile, ainsi que ces parquets de teufeurs dansant en rythme dans une ambiance mad max des sommets. SAns parler du look des filles que j'y voyais. Magique.

Je me mis à mixer de la hardtek et collectionne les plaques de merde chopées à Hokus Pokus, le disquaire des rebelz de Paris de l'époque, mais quelque chose de débile planait sur cette période. J'avais déjà l'impression qu'il y avait quelque chose de faible dans tout ça.

 

L'ERREUR (2002 - 2008)

Finalement je rencontre J. un jour, à son anniversaire; je le connais juste de Soulseek, le logiciel de partage de musique à la mode dans l'underground, qui permet de rencontrer un tas de compositeurs talentueux. Je suis fan de J. et il m'adopte immédiatement : il me dit arrête la hardtechno c'est pour les teubés, fait de la création imaginative, brise tes limites, comme Aphex Twin et Venetian Snares. J'ai alors l'impression de me réveiller d'un mauvais rêve et me rapelle à quel point j'étais créatif que je composais, tandis que le mix me parait soudain comme un truc vain et plein d'esbrouffe piteuse - surtout que je suis mauvais par manque d'assurance. Je me remets donc à la compo et décide d'aller à fond dans le bizarre et l'originalité, ce que je sens comme être ma vraie personnalité. Inadapté, associal, je prends conscience de mes défauts et décide d'en faire une force, je prends le surnom d'"erreur".

(le disque suivant n'est pas de moi bien entendu, mais représente pas mal le style général de l'époque)

Xanopticon - Neurve

Cette fois ça fonctionne et rapidement la communauté internet et notamment parisienne m'accepte parmi eux, J. moi et quelques autres energumènent commençont à former une bande, nous organisons des teufs et surtout il y a une émulation créative entre nous. Chacun à son style, nous nous complétons et remplissons des compilations ensemble. Nous traversons fêtes et parfois déboires (se faire siffler en free party car n'étant pas conventionnels : c'était notre fierté) et c'est une période faste ou je passe ma musique en public. 

Notre musique est destructurée mais également violente dans le respect de la tradition hardcore et surtout breakcore, qui était le genre émergeant de l'époque (2000). 

RETOUR A L'ELECTRO (2008 - 2014)

Un jour la violence de la rebellion a commencé à s'apaiser et je redecouvrais l'electro des 2000s , sauf que cette fois la mode arrivait dans mon cercle social et donc je n'étais plus seul. J'ai dépoussiéré ma collection qui avait pris une valeur de dingue - revival oblige - et j'ai recommencé à mixer pour mes amis plein de coke et de mdma.

Drexciya — Digital Tsunami

 

De fait il faut que je change toute ma manière de composer pour obtenir ce son. Je me mets au machines. Je change de blase. La rééducation est longue et douloureuse, le succès de "erreur" me quitte complètement, je redeviens "un naze", ce qui ralentit aussi ma productivité. Je traverse également des problèmes personnels et la vie en couple me prive d'une activité musicale intense pendant des années.

Mais finalement, vers 2008 , avec la plus grande rupture de ma vie, je me mis à bosser très fermement et les choses redevinrent sérieuses petit à petit.

En 2010 je fut finalement publié par un label prestigieux qui me servit de tremplin pour la reconnaissance dans le milieu. Depuis, je ne fais que bosser , progresser, et tâcher de devenir de plus en plus professionnel, même si cette activité ne sera jamais ma seule activité principale.

2014 Et maintenant ?

Maintenant j'aimerais ne plus être exclusivement un artiste electro, même si socialement, faire un style c'est une "obligation" pour pouvoir être invité, jouer, et finalement être écouté. Créer son propre style (et qu'il soit suivi), je suppose qu'il faut soit avoir énormément de chance soit avoir une maturité extrême, et je n'ai prétention à aucun des deux, donc j'y vais par petite touche, une bizarrerie par-ci, par là, que je glisse au mileu de choses plus "accessibles". Mais je songe à trouve run nouvel alias pour aller plus loin. Je m'essaye à différentes choses, différents styles. Je continue ma route et même si c'est doucement, les choses vont de la manière la plus satisfaisante que j'aurais pu l'imaginer. J'espère que cela va durer encore longtemps, que je vais voir encore de nmobreux paysages musicaux.

 

 

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